Ah - pensez-vous - ah, encore un de ces lourdingues venu nous causer langage sms. Encore un de ces donneurs de leçons bien-pensant, défenseur de l'orthographe et de l'exactitude grammaticale qui eut aimé faire partie de l'Académie française, comme tout bon frustré en son genre malheureusement trop mauvais pour pouvoir ne serais-ce qu'avoir la prétention de se permettre d'y penser un tantinet sérieusement.
Mais non.
Alors quoi, "le langage", qu'est ce que ça signifie? Pas la langue en tout cas, peu me chaut que vous usiez de la langue de Shakespeare, Goethe ou Cervantes (et il plaça là quelques subtiles références littéraires qu'il n'avait bien entendu pas pris le soin de lire). Je veux plutôt évoquer ce que je nommerai une façon particulière de s'exprimer. Je m'explique :
En fait ce n'est pas compliqué, je veux simplement parler de cette espèce de pseudo-langage-branché que l'on retrouve sur un large panel de blogs tous plus ou moins reliés entre eux et qui consiste en un subtil mélange d'anglais, de verlan, de néologismes, de barbarismes et de langage soutenu. Alors, oui, décrit comme ceci, c'est quelque peu loin de laisser rêveur, je vous l'avoue. Il n'empêche que ça marche. Et plutôt bien.
Celles (majoritairement, c'est indéniable) et ceux qui l'utilisent correspondent à un registre d'individus assez particulier. Sauf rares exceptions, ce sont des littéraires, ou ex-littéraires, en tout cas à tendances "artistiques". En effet seule une personne pouvant se targuer de maîtriser la langue de Molière mieux que quiconque peut s'arroger le droit d'en faire une sorte d'amalgame ne ressemblant pas à grand chose de correct tout en affichant de façon ostentatoire une certaine dérision à ce niveau.
Or, si la dérision est bien présente au départ, elle finit par disparaître totalement ou presque et les garants de cette sorte d'humour langagier rejoindront vite la masse intolérante de leurs congénères humanoïdes et feront par-là même preuve d'une stupidité sans égale dès qu'il s'agira de leur mode d'expression. On pensera notamment à des cas absurdes où l'on se chamaillera à propos d'une expression inventée par unetelle et reprise ailleurs ou simplement à des "mouvements" de mode en ce qui concerne l'utilisation de certaines tournures de phrase, et dont les "créateurs" revendiqueront la paternité. C'est en fin de compte assez affligeant.
Il ne faut surtout pas se fier à l'image que ce langage renvoie, il n'est que façade. Ce qui fait que, passant pour des êtres plutôt "marrants" du fait de l'utilisation de ce langage particulier, ces personnes sont au final relativement normales, pas plus délurées que d'autres et pourraient bien se révéler être parfaitement introverties dans certains cas. Oui, l'écran est un formidable bouclier, un masque magnifique, un excellent trompe-l'œil.
La conclusion de tout ceci? Oh, j'allais l'oublier. Elle tient en ces quelques mots: ce n'est pas votre façon d'être pitoyable qui change quoi que ce soit à cet état de fait.
Mais non.
Alors quoi, "le langage", qu'est ce que ça signifie? Pas la langue en tout cas, peu me chaut que vous usiez de la langue de Shakespeare, Goethe ou Cervantes (et il plaça là quelques subtiles références littéraires qu'il n'avait bien entendu pas pris le soin de lire). Je veux plutôt évoquer ce que je nommerai une façon particulière de s'exprimer. Je m'explique :
En fait ce n'est pas compliqué, je veux simplement parler de cette espèce de pseudo-langage-branché que l'on retrouve sur un large panel de blogs tous plus ou moins reliés entre eux et qui consiste en un subtil mélange d'anglais, de verlan, de néologismes, de barbarismes et de langage soutenu. Alors, oui, décrit comme ceci, c'est quelque peu loin de laisser rêveur, je vous l'avoue. Il n'empêche que ça marche. Et plutôt bien.
Celles (majoritairement, c'est indéniable) et ceux qui l'utilisent correspondent à un registre d'individus assez particulier. Sauf rares exceptions, ce sont des littéraires, ou ex-littéraires, en tout cas à tendances "artistiques". En effet seule une personne pouvant se targuer de maîtriser la langue de Molière mieux que quiconque peut s'arroger le droit d'en faire une sorte d'amalgame ne ressemblant pas à grand chose de correct tout en affichant de façon ostentatoire une certaine dérision à ce niveau.
Or, si la dérision est bien présente au départ, elle finit par disparaître totalement ou presque et les garants de cette sorte d'humour langagier rejoindront vite la masse intolérante de leurs congénères humanoïdes et feront par-là même preuve d'une stupidité sans égale dès qu'il s'agira de leur mode d'expression. On pensera notamment à des cas absurdes où l'on se chamaillera à propos d'une expression inventée par unetelle et reprise ailleurs ou simplement à des "mouvements" de mode en ce qui concerne l'utilisation de certaines tournures de phrase, et dont les "créateurs" revendiqueront la paternité. C'est en fin de compte assez affligeant.
Il ne faut surtout pas se fier à l'image que ce langage renvoie, il n'est que façade. Ce qui fait que, passant pour des êtres plutôt "marrants" du fait de l'utilisation de ce langage particulier, ces personnes sont au final relativement normales, pas plus délurées que d'autres et pourraient bien se révéler être parfaitement introverties dans certains cas. Oui, l'écran est un formidable bouclier, un masque magnifique, un excellent trompe-l'œil.
La conclusion de tout ceci? Oh, j'allais l'oublier. Elle tient en ces quelques mots: ce n'est pas votre façon d'être pitoyable qui change quoi que ce soit à cet état de fait.