Le printemps, c'est maintenant certain, est bien installé au-dessus de notre hémisphère, tel le corbeau au-dessus de la fosse que creusaient ceux qui la rempliraient, quelque part en Allemagne, il y a de cela quelques dizaines d'années, au printemps justement, alors que les petits lapins copulaient avec entrain entre les pâquerettes écrasées à grand renfort de bottes ferrées.
Je disais donc : c'est le printemps, il fait maintenant une température fort propice à la décongélation en extérieur des viandes surgelées, notamment celle des jeunes. Vous savez, ces êtres étranges que l'on croise un peu partout, la mèche en folie, les yeux et le tee-shirt à paillettes brillants et l'air bête. Réchauffés par le soleil qui pointe, ils fleurissent sur les bancs telle la flore bactérienne sur les intestins d'un macchabée bien refroidit, lui.
Il ne fait aucun doute que la majorité des jeunes est une fange sans nom dont je tairai d'ailleurs les adjectifs par respect pour les limites de l'impolitesse que je franchis trop souvent à leur égard. Je ne m'attarderai d'ailleurs pas sur les différentes sous-espèces de cette faune pléthorique et mal aimable qui s'arroge le droit de nous imposer son mauvais goût de façon permanente avec un acharnement qui tiendrait de l'admirable si seulement leur être ne l'était pas lui-même si peu.
Les jeunes sortent donc de chez eux, le slim bien soudé, qui à la moule, qui aux coucougnettes, qu'importe tant que c'est antisexuel. Or, hier, alors que je remontais une côte abrupte, juché sur mon vélo, me déhanchant avec une grâce sans égale dans la position dite de la danseuse, j'aperçus en sens inverse cinq humanoïdes de type mineur selon les lois en vigueur dans notre pays. Leur planche à roulettes sous le bras, les cheveux mi-longs dans le vent, ils baguenaudaient tranquillement, affichant leurs tee-shirts Nirvana et la raie de leur postérieur au-dessus de leur pantalon tombant. Cela ne faisait aucun doute, j'avais en face de moi d'authentiques skateurs, au charme résolument 90's, sans rapport avec ceux qu'on aperçoit désormais dans les skateparks, slimés jusqu'aux ongles, coiffure emo en sus. Face à ces jeunes en (léger) décalage avec leur époque, je me suis senti soudainement regretter cette époque où le monde me semblait moins peuplé d'abjectes hordes aux goûts vestimentaires radicalement au-delà de toute notion de goût et aux hymnes musicaux affligeants de nullité absolue. Soudainement je me suis dit « c'était mieux avant ». Soudainement, je me suis senti devenir un vieux con.
Je disais donc : c'est le printemps, il fait maintenant une température fort propice à la décongélation en extérieur des viandes surgelées, notamment celle des jeunes. Vous savez, ces êtres étranges que l'on croise un peu partout, la mèche en folie, les yeux et le tee-shirt à paillettes brillants et l'air bête. Réchauffés par le soleil qui pointe, ils fleurissent sur les bancs telle la flore bactérienne sur les intestins d'un macchabée bien refroidit, lui.
Il ne fait aucun doute que la majorité des jeunes est une fange sans nom dont je tairai d'ailleurs les adjectifs par respect pour les limites de l'impolitesse que je franchis trop souvent à leur égard. Je ne m'attarderai d'ailleurs pas sur les différentes sous-espèces de cette faune pléthorique et mal aimable qui s'arroge le droit de nous imposer son mauvais goût de façon permanente avec un acharnement qui tiendrait de l'admirable si seulement leur être ne l'était pas lui-même si peu.
Les jeunes sortent donc de chez eux, le slim bien soudé, qui à la moule, qui aux coucougnettes, qu'importe tant que c'est antisexuel. Or, hier, alors que je remontais une côte abrupte, juché sur mon vélo, me déhanchant avec une grâce sans égale dans la position dite de la danseuse, j'aperçus en sens inverse cinq humanoïdes de type mineur selon les lois en vigueur dans notre pays. Leur planche à roulettes sous le bras, les cheveux mi-longs dans le vent, ils baguenaudaient tranquillement, affichant leurs tee-shirts Nirvana et la raie de leur postérieur au-dessus de leur pantalon tombant. Cela ne faisait aucun doute, j'avais en face de moi d'authentiques skateurs, au charme résolument 90's, sans rapport avec ceux qu'on aperçoit désormais dans les skateparks, slimés jusqu'aux ongles, coiffure emo en sus. Face à ces jeunes en (léger) décalage avec leur époque, je me suis senti soudainement regretter cette époque où le monde me semblait moins peuplé d'abjectes hordes aux goûts vestimentaires radicalement au-delà de toute notion de goût et aux hymnes musicaux affligeants de nullité absolue. Soudainement je me suis dit « c'était mieux avant ». Soudainement, je me suis senti devenir un vieux con.