Selon le Wikipedia anglais : "Depressive realism is the proposition that people with depression have a more accurate view of reality, specifically that they are less affected by the positive illusions of illusory superiority, the illusion of control and optimism bias."
Ayant fait quelque recherches par la suite, je me suis rendu compte que ce phénomène était le sujet d'un certain nombre d'études qui avaient pour but d'en mesurer l'ampleur en fonction de différents facteurs tels que la gravité du syndrome dépressif, sa durée, etc... Ceci venant donc accréditer l'idée de l'existence d'un tel état.
Il n'est donc pas étonnant, au regard de cette idée, que les personnes ouvertement positives (pour ne pas dire les acharnés quotidiens de la joie de vivre) semblent moins réaliser un certain nombre de faits, puisqu'ils ne les perçoivent pas de façon optimale. Peut-on en conclure alors que c'est l'esprit qui par un certain nombre de mécanismes tend à maintenir l'individu dans un état le plus positif possible, pour son propre bien? Apparemment, oui si on s'intéresse à l'idée de Système Immunitaire Psychologique :
Il n'est donc pas étonnant, au regard de cette idée, que les personnes ouvertement positives (pour ne pas dire les acharnés quotidiens de la joie de vivre) semblent moins réaliser un certain nombre de faits, puisqu'ils ne les perçoivent pas de façon optimale. Peut-on en conclure alors que c'est l'esprit qui par un certain nombre de mécanismes tend à maintenir l'individu dans un état le plus positif possible, pour son propre bien? Apparemment, oui si on s'intéresse à l'idée de Système Immunitaire Psychologique :
"The "psychological immune system" is a shorthand term used to encompass a number of biases and cognitive mechanisms that protect the subject from experiencing extreme negative emotions. They achieve this by ignoring, transforming or constructing information, making the existing state of affairs more bearable while decreasing the appeal of the alternatives. They operate largely or entirely outside conscious awareness. Psychologists Daniel Gilbert and Timothy D. Wilson coined the term, using the biological immune system as a metaphor for these processes."
Evidemment, ce processus est très majoritairement inconscient tout comme celui qui fait que nos lymphocytes se débarrassent des cellules dangereuses pour notre organisme est imperceptible ou presque du point de vue de la personne infectée. Nul n'est donc censé se rendre compte que son esprit lui fait interpréter les informations de façon erronée ou détournée pour protéger son moral, donc son mental.
Cette situation rend, pour le sujet qui vit ledit Depressive Realism, la discussion avec une personne dont le point de vue est biaisé (voir l'article sur les biais cognitifs, si ça vous intéresse) extrêmement pénible et vaine. En effet, comment converser avec quelqu'un qui est incapable de percevoir la réalité (ou une partie de celle-ci) de façon précise et qui ne pourra même pas saisir une partie des concepts que vous pouvez énoncer, puisqu'ils lui sembleront relever d'une logique qu'il ne peut tout simplement pas concevoir? Il ne pourra apporter que des réponses qui seront forcément ineptes, puisque ne pouvant s'appliquer qu'à des personnes dans sa situation. Allez expliquer que "la vie est belle" est un argument invalide à quelqu'un qui en est intimement persuadé, quand bien même on lui aurait fait regarder le 20h il y a moins de dix minutes...
La question serait évidemment de savoir pourquoi, chez certaines personnes, l'esprit ne procède plus à cette correction de la perception et laisse la personne se plonger dans la dépression? Est-ce une forme de suicide mental? Un dysfonctionnement métabolique qui influe sur le psychisme? Un gène défaillant? Je n'ai pas trouvé de réponse.
Toujours est-il que ce n'est pas la lecture de cet article qui fera changer d'avis les optimistes acharnés qui me commentent ici. Mais ça les fera peut-être réfléchir un peu, ce qui n'est pas si mal. Peut être que ça m'évitera de me pendre en face d'eux juste pour leur montrer quelque chose de moche, une fois dans leur vie.
Après, j'avais jamais pensé qu'il pouvait aussi bloquer des informations potentiellement nocives pour nous. Je pense que notre cerveau n'est pas con, et que s'il a assimilé une idée à un problème physique (état de stress..) il est plus à même de le dissimuler.
Bon bah j'suis pas une optimiste de nature, mais tu m'as quand même donné matière à réfléchir. J'trouve ça quand même ironique que l'opinion générale des gens c'est "les dépressifs voient le monde plus noir qu'il ne l'est" alors que finalement c'est peut-être les autres qui voient le rose où il n'est pas.