Il est encore revenu. Pourtant ce n'est pas comme si je l'attendais avec impatience, ce serait même tout le contraire. Mais j'ai beau l'injurier, le maudire, tenter de l'ignorer, rien n'y fait. Il se pointe l'air de rien et s'installe bien tranquillement. C'est bien simple, je ne le supporte plus. Il traine toujours avec lui son cortège de contrariétés, tous ses défauts rédhibitoires qui font qu'il me tape sur les nerfs.
Et il ne lui viendrait pas à l'idée de s'excuser, non. Il s'impose avec un naturel totalement horripilant, lentement mais sûrement. Tout est plus long, plus pénible avec lui. Heureusement il sait être relativement discret et me laisse donc me réveiller quand je veux. Pour mieux s'imposer à moi ensuite, implacable d'inertie.
Et il ne lui viendrait pas à l'idée de s'excuser, non. Il s'impose avec un naturel totalement horripilant, lentement mais sûrement. Tout est plus long, plus pénible avec lui. Heureusement il sait être relativement discret et me laisse donc me réveiller quand je veux. Pour mieux s'imposer à moi ensuite, implacable d'inertie.
Je hais le dimanche.
Cette journée de merde qu'on passe en famille. Cette insupportable mascarade prétexte pour la majorité de la population à une glande soit-disant "bien méritée". Je ne peux pas supporter ce jour de la semaine, paradis pour les cathos détestables de mon quartier rempli de vieux cons croulants, bien pensants, maladifs et bourrés d'une joie de vivre à peine moins malsaine que leur mentalité pourrie de bourgeois infects et répugnants.
J'exècre cette veille de Lundi qui s'ignore. Ce lamentable étalage de grisaille, cet immonde instant suspendu où il ne se passe rien, à une vitesse quasi-négative. Même la météo m'emmerde le dimanche. Dans cette ville à la con où les transports en communs ne sont fonctionnels que pour apporter une dose de frustration supplémentaire quand on les rate en ce jour infâme, il pleut 95% du temps. Evidemment si ce n'était pas le cas on n'apprécierait pas bien la marche à pied au milieu des boutiques fermées, des restes des murges de la veille et des gens qui se distinguent des morts uniquement parce qu'ils se tiennent debout (encore que certains cadavres sont probablement plus réjouissants à regarder que ces zombies croupissants qui enlaidissent un paysage déjà fort peu reluisant).
Jour du Seigneur, mon cul. Le dimanche est un jour de suicidés, c'est une épreuve qui vient clore en beauté une semaine passée à s'abrutir au boulot, uniquement éclairée par le vendredi et samedi soir, véritables justifications sociales à un alcoolisme de bon aloi qui permet d'oublier combien notre existence est pitoyable, vaine et risible. Avec un peu de chance la gueule de bois évite de se rendre compte qu'on est déjà dimanche. Le mal de crâne permet d'oblitérer le fait qu'on s'emmerde à crever et qu'on serait presque prêt à bosser pour se changer un peu les idées.
Vraiment ce jour n'a rien pour lui dans ce pays de cons. Pour un peu il me donnerait envie d'aller brûler des églises histoire de réchauffer un peu l'atmosphère par un beau feu de joie. Si possible à l'heure de la messe, ça serait dommage de gâcher une si belle occasion.